Cher Journal,
Cette semaine s'est déroulée, pour l'essentiel, au brique camp 2019. Cet évènement s'est déroulé entre le samedi 10 août, jusqu'à cet après-midi même, une semaine plus tard. À cette réunion ont été présent une partie des membres actifs du projet intitulé YunoHost, dont un ancien camarade d'école est membre. Le nom se prononce indépendamment You no host, ou bien Why you no host en référence au mème Internet « Y U No! »
Le projet YunoHost a pour objectif de fournir à un système d'exploitation classique, dans le cas présent Debian, une couche d'administration simplifiée afin de permettre à tout un chacun d'héberger des services informatisés en réseau aussi divers que variés. Par exemple, le projet empaquette sous forme d'application un serveur de fichier NextCloud, ou bien un service de publication de journaux en ligne Wordpress. Même si le projet peut encore sembler un peu jeune, ce dernier comporte quelque milliers d'utilisateurs actifs, ainsi qu'une dizaine d'applications dites officielles, et un nombre substantiel d'applications tierces.
Officiellement, la méthode d'installation préférée pour déployer son propre nœud YunoHost est de se procurer une petite carte mère ARM, soit Raspberry Pi, soit Olimex, et de copier, bit à bit, les images officielles sur les cartes SD qui serviront à stocker le logiciel. Utiliser un ancien ordinateur PC est également envisageable ; le point important est de noter que la couche d'administration se marie mal avec les manipulations effectuées à la pogne avec vi dans les fichiers de configuration. En effet ces derniers sont désormais gérés par YunoHost au travers des commandes fournies par le panneau d'administration, ou bien via les primitives associées à la commande yunohost. Pour les aficionados de la ligne de commande, le résultat de la commande suivante donne une idées des commandes d'administration prises en charge par le projet :
$ sudo yunohost --help
Mes modestes contributions au projet, cette semaine, auront consisté à revoir et corriger le comportement de YunoHost en Debian 10, dont le support est encore inexistant à ce jour, notamment suite à des changement dans la couche d'authentification des utilisateurs. Ces corrections ont été apportées afin de permettre d'abord à la procédure de compilation de se dérouler sans encombres, puis aux procédures d'installation de se passer sans erreurs, et enfin aux procédures de gestion d'utilisateurs et d'applications de fonctionner à peu près correctement.
En plus d'avoir été l'occasion de bricoler sur un sympathique projet, le brique camp aura été l'occasion de rencontres. Malgré, comme point commun, un penchant certain pour l'informatique, les personnes rencontrées cette semaine auront pu avoir des profils relativement divers. Notamment, même si la plupart des visiteurs venaient de Paris et sa banlieue, les développeurs de YunoHost venaient de lieux un peu plus variés. Deux ou trois venaient d'Alsace, un des environs de Lyon, les derniers siégeant sur Paris.
Parmi les personnes ayant visité le camp, notamment lors de la présentation dans la soirée du jeudi, davantage accessible au grand public, les horizons étaient bien plus variés. C'est définitivement l'esprit de ce genre de projet, qui prétend rendre à ses usagers le contrôle sur la localisation et la diffusion de leurs données personnelles, sans avoir besoin préalablement d'une expérience particulière en informatique.
Une personnalité notoire pour moi aura été un certain Xyz, grand voyageur, ivre de culture et d'histoire. Par une foultitude de rencontres et d'expériences, cette personne a appris à dompter la peur de l'autre, cet l'inconnu, parfois au mépris de certains dangers, supposés ou avérés. C'est le genre de personne à faire tourner un service web quelconque sur sa machine, à inviter les gens dans son entourage, au bar par exemple, à se connecter dessus, et à voir ce qui a été déposé à la fin de la journée. Un problème récurrent vis-à-vis de ses expériences est de disposer d'une adresse IP qui ne soit ni derrière un pare-feux, ni derrière un NAT, afin de pouvoir donner accès à sa machine personnelle au plus grand nombre, et ce sans pour autant avoir à maintenir un serveur dédié en plus de l'ordinateur portable. Une généralisation d'IPv6, pour contrer la prolifération des NAT, pourrait donner un nouveau souffle à cette pratique, mais pour le moment, dans encore trop de situations, seule l'IPv4 est mise à disposition, comme par exemple pour mon service web, qui pourrait être accessible en IPv6, mais qui n'est nommé, et donc certifié en SSL, qu'en IPv4 pour le moment, alors qu'aujourd'hui même, mon site web pourrait être accessible en IPv6 :
$ host emlwks999.hd.free.fr emlwks999.hd.free.fr has address 82.64.73.247
Aussi loin que ma compréhension du personnage aille, c'est un exemple d'ouverture d'esprit, parfois peut-être à la limite d'une certaine naïveté, mais sans réel besoin de camp de base, avec juste un ordinateur, un skateboard, et un peu de change sur soi, et en marche pour changer le monde à sa petite échelle.
Montrer l'exemple n'est pas un bon moyen de changer le monde ; c'est le seul !
-- Mahatma Gandhi
Petite question tacle : YunoHost! Y U No Host your own source code? ;)
Réponse: parce que le projet a besoin de fonctionner sur un mode communautaire, et que d'avoir eu le dépôt tout seul dans son coin plutôt que sur Github aurait probablement attiré beaucoup moins de développeurs et d'utilisateurs. De plus le mécanisme de recherche d'applications YunoHost se base sur la fonction de recherche de la forge de logiciels. Ce pourrait changer à moyen terme, avec la publication d'un protocole de discussion dérivé d'ActivityPub destiné aux dépôts de code source, mais pour le moment ce protocole n'est pas encore en place, et Github continue à être utilisé comme point d'entrée.
Name | Last modified | Size | |
---|---|---|---|
Parent Directory | - | ||
YUNOGuy.png | 2019-08-16 19:39 | 32K | |
YUNOGuy-gravure.png | 2019-08-16 15:33 | 1.9K |