Mercredi 21 août 2019

Cher Journal,

Ces quelques lignes sont quelques réflexions sur les modes de rétribution et d'amende, tels qu'appliqués dans notre monde, et des idées sur comment peut-être les améliorer, ou en améliorer la perception. Ces concepts sont largement inspirés de diverses sources, gravitant autour du monde du logiciel libre, de la Bible, de la pile TCP, et d'autre textes à teneur plus ou moins idéologique.

Tout d'abord, un peu de musique, pour essayer de lancer tant bien que mal cette tradition du mercredi c'est musique, avec Toady One, le Grand, auteur du jeux vidéo Dwarf Fortress. Attention les yeux !

Le titre est accompagné d'une bande son fabuleuse, composée et interprétée par Tarn Adams, tout droits réservés, sauvegardée ici pour illustrer musicalement l'article.

Media: Dwarf Fortress Song Game, de Tarn Adams, tout droits réservés :

C'est intéressant de noter comme ce simple jeu de guitare boucle à la perfection sur lui-même.

Réflexions sur la rétribution

En entreprise, typiquement en France en tout cas, les rétributions se font, ou du moins devraient se faire, en fonction de ce que chacun apporte à l'entreprise. Les différents corps de métiers ont donc différentes grilles de salaires, avec un seuil, un plafond, et en temps normal, et normalement une augmentation graduelle au fil du temps, ne serais-ce que pour compenser l'inflation éventuelle ou avérée. Cependant, les conditions initiales couplées à la méthode d'augmentation annuelle peut être source d'inégalités croissantes.

Un exemple typique d'écart est celui observé concernant les salaires des femmes, et celui des hommes, qui oscille en moyenne entre 14% et 25%, dépendant de la méthode de calcul (revenu horaire contre revenu annuel) et des grandeurs observées (revenu brut contre revenu net). Cet écart est une constante quasiment indépendante des sociétés et grands groupes. Mais quelle peut donc en être sa provenance ?

En pratique, les augmentations graduelles de salaire sont exprimée en pourcentage du salaire courant, et varie relativement peu d'une personne à l'autre dans une entreprise, du moins en ne considérant que l'augmentation générale annuelle.

Admettons que cette augmentation est de 1% pour tout le monde. Par exemple, notez les arrondissements par rapport à des valeurs réelles, en considérant un salaire à 1 000 unitée de monnaie et un autre à 10 000.

Par contre est ce que la situation est aussi neutre si la compensation prise en compte est une augmentation constante d'un frais fixe quelconque, par exemple l'assurance civile, de 11 unités ? Dans un cas le gain perçu serait de -1, ou (1) en novmaths financières, et de +89 respectivement.

Est-ce normal ? Peut-être, en considérant que ce cas particulier de l'assurance civile fasse partie de l'inflation prise dans sa globalité. Peut-être pas, en considérant qu'un certain nombre de frais fixes peuvent être incompressibles, et relativement similaires pour tout le monde. La réponse m'échappe pour être honnête. Pourquoi est ce que malgré tout, les entreprises procèdent à des rééquilibrages de salaires pour rester dans le cadre des lois sur l'égalité entre hommes et femmes ?

Si l'augmentation se fait par addition d'une somme fixe similaire pour tout le monde, disons +50 unités, alors quelle serait la conséquence ?

Quelle est la situation la plus juste ? Étant donné que la perception de justice va dépendre du point de vue, la réponse n'est peut-être pas forcément évidente. Mais traiter ces augmentations avec des constantes au lieu de pourcentages a un effet tout de même curieux. N'étant pas du tout versé dans l'économie, mes réflexions n'ont probablement pas grande valeur. Mais ma petite observation est que certaines valeurs donnent l'impression que les inégalités se résorbent par défaut dans le second cas. Peut-être bien que ma première lecture de ce concept provenait d'un tract de l'un des syndicats français communs, à la réflexion.

Voici quelques question un peu ouvertes: est ce l'inflation qui décide des augmentations annuelles, ou bien est ce l'inflation qui est conditionnée par les augmentations annuelles ? Formulé autrement, qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier ? Une intelligence artificielle spécialisée dans les données financières pourrait peut-être répondre ? Quel serait l'effet de ce concept en comparaison avec ce qu'apporterait un revenu universel inconditionnel fournissant les moyens de base pour vivre: manger, dormir et faire ses besoins ?

Réflexions sur l'amende (et l'offrande)

La réflexion pourrait être inversée vis-à-vis de l'amende. Les amendes ont des frais fixes, connus, et typiquement indépendant du patrimoine. Si le badge de transports en commun n'est pas passé par le composteur, alors ça fera tant, et si le badge est carrément oublié, alors c'est encore plus.

Ces réflexions sont inspirées de cette paraboles qui provient tout droit des évangiles, ou ces riches là exposaient leurs dons inestimables au temple, et cette pauvre ci donnait son unique sou, et qui aux yeux de Dieu avait fait bien plus grande offrande que les riches. Exprimé en pourcentage :

Mais quel est le lien avec l'amende ? Une valeur fixe d'amende pour délit mineur, disons le vol d'une miche de pain, pour un pauvre représenterait potentiellement un pourcentage substantiel de son patrimoine, pour ne pas parler de valeurs largement supérieures à 100%, ce qui rend une situation déjà peu soutenable encore plus problématique. Si une amende similaire est appliquée à une personne normalement intégrée à la société, alors cette valeur fixe sera probablement négligeable, au moins relativement faible, devant son patrimoine.

Un cas particulier d'amende semblant proportionnelle à l'entité ciblée, est celle qui concerne le droit international relatifs aux embargos. L'exemple le plus remarquable est celui de la banque avec deux fois Paris dans le nom, qui a écopé d'une amende de 8,9 milliards de dollars américains pour avoir commercé avec le Soudan, Cuba et l'Iran. Le détail du calcul laisse néanmoins à penser que cette valeur a été obtenue en additionnant les valeurs fixes de différents crimes et délits. D'autres entreprises dans des situations similaires ont eu des valeurs un peu plus raisonnables pour le même genre d'actes, mais tout de même de l'ordre du million de dollars américains.

Au final, se demander si l'amende résout quelque chose est tout à fait légitime. Les approches punitives irréfléchies ont tendance à laisser de la rancœur et délayer le problème dans le futur. Malheureusement les approches alternatives à la résolution de conflits, basées sur la mise en situation des coupables à la place des victimes, et à obtenir réparation, après vandalisme par exemple imagé, sont loin d'être applicables systématiquement. Dans le cadre des entreprises, l'approche des valeurs fixes restera probablement inutile, aussi longtemps que des budgets prévisionnels pourront être construits de manière fiable pour les payer d'année en année. Construire des budget sur des amendes en pourcentage.

Quelques questions ouvertes : Quelles disproportion peuvent apparaitre avec une approche des amendes en pourcentage du patrimoine ? Après tout, la loi Française exige que la réponse à un délit ou à un crime soit proportionnée par rapport au préjudice. La nécessité d'évaluer l'amende adéquate aurait quelles conséquences sur la vie privée, au même titre que certaines questions qui s'étaient posées lors des débats sur le prélèvement à la source en France ? Et inversement, quelles seraient les conséquence d'une fraude portant initialement sur les revenus ou la déclaration du patrimoine, le jour où une amende est imposée ? Quant aux dérapages, du type « Ah, plus un sou dans mes bourses, l'amende est à zéro, toute latitude est à moi ! », comment les traiter ? Enfin, est-ce que les risques financiers posés par des amendes proportionnelles au patrimoine des entreprise ne risque pas de faire fuir ces entreprises face aux risques d'effraction malgré toute bonne foi ? Nul n'est censé ignorer la loi, après tout. Enfin, où sont les ressources sur lesquelles s'appuie cet entrée de journal ? Ce ne sont que quelques réflexions basées sur de lointains souvenirs d'y avoir été confronté ; courir après ces documents pourrait révéler de arguments beaucoup plus construits.

Cher Journal, au final, ça fait quelques idées, qui produisent beaucoup de questions, et qui pourraient potentiellement causer du dégât même si l'intention est bonne. Les tentatives de réflexions économiques, voir philosophiques, ce n'est vraiment pas mon domaine.

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