Les flux RSS

Note introductive

Pour fêter la mise en place du flux RSS ici même, pourquoi ne pas regarder ensemble plus en détail le fonctionnement de ce mécano ?

L'histoire des flux RSS

Le RSS est né d'un besoin, celui de recenser périodiquement les mises à jour sur les sites web. Sans cet outil, les méthodes existantes pour être informé des mises à jour étaient les suivantes, et avaient chacune leurs défauts :

Détail du logo symbolisant les flux RSS
Logo symbolisant les flux RSS, gracieusement mis à disposition par Wikimedia Commons

Il existe quelques alternatives aux flux RSS, mais quand on a un outil qui marche et qui arrive sur le marché au bon moment, il est plus simple de s'y fier :

Un ensemble de logos alignés.
De gauche à droite, les boutons de partage de Facebook, Twitter, Pinterest, Google+, LinkedIn et StumbleUpon. Le bouton Flattr est un outil permettant de financer l'auteur de l'article (ici Ploum, car cette image est un extraite d'une de ses pages).

Pour la petite histoire, la version 1.0 du RSS a été définie entre autres par un jeune homme de 14 ans, Aaron Swartz, au tout début des années 2000. Il sera également à l'origine des licences Creative Commons (utilisées par votre serviteur pour licencier ce site personnel), du site web Reddit, et avait commencé des recherches à l'Université de Harvard sur la corruption institutionnelle. Nous avons perdu bien trop tôt celui qui aurait du être un grand génie du XXIème siècle. Espérons qu'il puisse reposer en paix.  :^(

Comment utiliser les flux RSS pour suivre vos sites préférés ?

Utilisation directe dans le navigateur web

Mise à jour du dimanche 20 juin 2021 : la lecture des flux RSS directement depuis le navigateur web est tombée en désuètude. Notamment, Firefox ne prend plus en charge cette fonctionnalité, et va se contenter d'afficher le fichier XML brut en suivant le lien. C'est moins pratique, forcément.

La plupart des navigateurs web proposent une option permettant de marquer et de s'abonner à des pages web. Prenons par exemple le navigateur Firefox. Depuis la version 30, le bouton permettant de marquer les pages est accompagné du menu déroulant permettant d'accéder aux pages précédemment marquées.

Détail du bouton de marque page dans Firefox à partir de la version 30
S'inscrire à un flux RSS avec Firefox

Si vous avez conservé la configuration par défaut de Firefox, alors il vous sera possible, via ce même menu, d'accéder aux dernières mises à jour du site auquel vous vous êtes inscrits. Bien que Firefox soit pratique dans ce domaine, les logiciels spécialisés sont plus à mon goût. Cela permet de ne pas avoir un grand bazar dans un menu.

Utilisation d'un agrégateur de flux

De nombreux logiciels d'agrégation de flux sont disponibles. La plupart sont compatibles avec RSS et Atom. Il en existe, cela ne fait aucun doute, sous la plupart de vos systèmes d'exploitation préférés. Le site Clubic propose sa propre sélection d'agrégateurs RSS, mais comme la sélection date un peu (2007) il est possible que ces logiciels ne soient plus maintenus aujourd'hui.

Si vous êtes un adepte des usines à gaz en Java, vous pourrez utiliser RSS Owl, qui a le bon goût de fonctionner sur tous les systèmes d'exploitation supportant Java, soit la grand majorité des plus connus.

Si (que le bon Dieu vous pardonne vos péchés et vous sorte du purgatoire) vous souhaitez lire vos RSS avec une système d'exploitation Windows, alors vous pouvez utiliser Feed Reader. Pour la suite, une préférence pour le terrain connu me pousse à effectuer une présentation un peu plus détaillée des lecteurs de flux sous Unix.

Sous Unix et consort donc, les logiciels Liferea (interface en GTK pour bureau Gnome) et Akregator (interface en Qt pour bureau KDE) permettent une agrégation et une lecture confortable des flux RSS. Bien que l'usage d'un navigateur dédié et configuré avec vos plugins préférés soit plus confortable, il est possible d'ouvrir les pages web pointées par les flux dans le logiciel d'agrégation. De nombreux sites embarquent même la totalité du contenu de l'article dans le commentaire associé à l'article paru dans le flux, pour une lecture encore plus rapide (ce qui est appréciable pour les articles courts, mais un peu lourd pour les sites publiant des pâtés de textes pesant sur la bande passante).

Détail de l'agrégateur de flux Liferea
Liferea est divisé en trois panneaux, un pour lister les flux agrégés, un pour lister les articles d'un flux, et le dernier panneau pour la description de l'article sélectionné.

Le logiciel Akregator suit le même schéma que Liferea, et à l'instar des utilitaires KDE, de manière quelque peu baroque (ceci est un troll).

Dans la plupart des distributions Unix, votre gestionnaire de paquets vous en installera une version avec une présélection de flux agrégés. Vous pouvez vous abonner à un flux en cliquant sur Nouvel abonnement et en y entrant l'URL du fichier de flux. Par exemple ici, il s'agira de :

Il est même possible dans certains cas de deviner l'URL du flux en passant seulement l'URL du site. Pratique quand le bouton RSS du site est bien caché.  :^)

Enfin, il est possible de configurer certains clients mails pour lire des flux RSS. C'est le cas de Thunderbird, qui comme Firefox, est un produit Mozilla.

Les agrégateurs de flux en ligne

Ça existe, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de parler de services web permettant d'agréger les flux web ? À mon sens, les services web ne sont que rarement pérennes. Les sociétés comme Apple ou Google voient d'un mauvais œil les formats simples et ouverts comme le RSS car ces formats permettent de passer d'un monde à un autre et empêche ces grandes sociétés de garder leurs clients captifs. Si ma mémoire ne me joue pas de tours, le lecteur RSS de Google a été décomissionné au profit de Google News, basé sur les protocoles Google propritaires.

Si vraiment vous souhaitez utiliser des agrégateurs de flux en ligne, peut-être vaut-il mieux déployer votre propre service sur une machine à vous. Voici un exemple d'agrégateur de flux à installer sur votre serveur web :

Et si vraiment vous souhaitez utiliser un service cloud quand même, vous pouvez remercier l'association Framasoft. Parmi les services libres qu'elle propose se trouve un agrégateur de flux RSS en ligne, basé sur TinyTinyRSS. Si cet outil vous est utile, faites leur donc un don...  :^)

Comment mettre en place un flux ?

Le format RSS 2.0

La mise en place d'un flux requiert tout simplement un serveur web. Et encore, ce dernier n'est même pas forcément obligatoire dans certains réseaux internes d'entreprises ou de services publics, dans lesquels vous pouvez tout à fait stocker le fichier de définition du flux sur un serveur de fichiers (type NFS ou bien CIFS (Samba)) bien que ces derniers soient à mon sens moins faciles à déployer que des serveurs web.

Ainsi donc, mettre en place un flux RSS consiste donc tout simplement à créer un fichier texte qui stockera l'ensemble des entrées publiées et à rendre ce fichier accessible à toute personne qui souhaiterait s'y abonner.

Il est important de respecter un certain format pour que votre flux soit compris par les agrégateurs. Ce format, c'est le format RSS 2.0. Plutôt que de longs discours, voici ci-dessous un exemple très minimal de contenu d'un fichier RSS tiré du flux récemment installé pour ces pages personnelles :

<?xml version="1.0" encoding="utf-8"?>
<rss version="2.0">

<channel>
    <title>Les bidouilles de ToKamaK</title>
    <link>http://dismorphia.info/~tokamak/</link>
    <description>Bienvenue dans cet humble laboratoire virtuel</description>
    <language>fr_fr</language>
    <generator>vim</generator>

    <item>
        <title>Dangerous Rays</title>
        <link>http://dismorphia.info/~tokamak/articles/dangerousrays</link>
        <pubDate>Thu, 01 May 2014 00:00:00 CEST</pubDate>
        <description>Le premier jeu de la société Lonelybit Games!
        Cet article est un test de l'Alpha 6 du jeu.</description>
    </item>


    <item>
        <title>La télévision, c'est le mal!</title>
        <link>http://dismorphia.info/~tokamak/articles/tv_hell</link>
        <pubDate>Fri, 05 Sep 2014 17:05:24 +0200</pubDate>
        <description>Sans commentaires !..</description>
    </item>
</channel>
</rss>

Ça ne semble peut-être pas simple à tout le monde à première approche. On va reprendre en décomposant :

Voilà, c'est aussi simple que ça. En dehors des balises structurelles (rss, channel et item) seules les balises title et link sont obligatoires. L'implémentation en est si simple que cela peut-être fait à la main (la preuve :^)

Un fois l'article terminé et relu, il est prêt à être ajouté dans le fichier. Ça deviendra probablement un rituel avec le temps :

Ça y est l'article est fin prêt. Nul élément à ajouter, nul élément à omettre, ajoutons donc son entrée dans le flux RSS pour signaler les nouveautés aux abonnés. :^)

Quelques recommandations

Il n'est pas si évident que ça de se contenter du minimum de balises. Utilisez les dates de publications, elle permettent à vous et vos lecteurs de situer les publications dans le temps. Le format de la date doit respecter la RFC 822, plutôt que de consulter la RFC complète et de vous y arracher les cheveux, utilisez plutôt la commande Unix suivante qui vous sortira la date au bon format tout comme il faut :  ;^)

$ date --rfc-822
Sat, 06 Sep 2014 23:05:34 +0200

Attention également à ne pas modifier les entrées ayant été publiées précédemment au moment d'éditer le fichier de flux, sans quoi les agrégateurs RSS de vos lecteurs signaleront l'article comme non lu. Ce problème est corrigé dans Atom en rendant obligatoire un champ id qui identifie de manière unique chacun des articles que vous rédigez.

Sinon, encore un détail, pour permettre à la détection automatique de fonctionner et à Firefox d'afficher le bouton S'abonner à cette page..., une entrée spécifique doit apparaître dans l'en-tête de la page HTML :

<link rel="alternate" type="application/rss+xml" title="Flux ToKamaK" href="/~tokamak/rss.xml">

On peut également imaginer des publications en dehors du web, en publiant uniquement dans le flux. Par exemple, une nouvelle version du marché aux puces pourrait simplement consister en un flux dont les liens pointent directement sur les vidéos marrantes du chaton qui fait le con sur Youtube. Le logiciel Shaarli, développé par SebSauvage pour partager ses liens favoris, utilise en partie ce principe. Il est possible de consulter les liens et les impressions du shaarlieur sans jamais avoir besoin de se connecter sur son site web. L'outil a été ensuite largement utilisé dans toute la blogosphère. Ce système est tellement ingénieux qu'il en est devenu plus simple de publier directement dans le flux que de rédiger des pages et des pages de contenu web.

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Cet article est paru en premier sur le site dismorphia.info/~tokamak/ le 7 septembre 2014. Le contenu a dû être très légèrement modifié pour conserver sa pertinence sur le site actuel, notemment par rapport au liens morts.

Le lien vers le flux du site présent a été mis à jour le dimanche 20 juin 2021.

Par ailleurs, la fonctionalité d'abonnement aux flux, telle qu'elle existait dans Firefox n'est plus. Une notice a ce sujet a été ajoutée en même temps que la mise à jour de l'URL pointant vers le flux du site.