Plutôt mourir debout que de vivre à genoux !

Palaiseau, le samedi 26 juin 2021

Cher Journal,

j'ai pu évoluer dans un environnement par moments assez hostile à la vaccination, avec pour l'argumentaire les risques de santé que cela pouvait poser : formation de caillots sanguins, déclenchement de phlébites, etc. Certes, il y a de vrais risques de complications, comme n'importe quel traitement, et certes, de nombreux effets secondaires sont à proscrire pour certaines personnes ayant des intolérances ou des allergies. Pour ces personnes, il est d'autant plus important que leur entourage soit vacciné.

Il est vrai aussi que le fait que seuls quelque gros laboratoires se partagent une formule qui aurait dû être publique aussi tôt que possible n'aide pas à une bonne réception par l'opinion publique. J'aurais presque tendance à croire que c'est une conspiration pour que les gens ne se soignent pas, histoire que la crise se maintienne aussi longtemps que possible, pour que ceux qui ont fait leur beurre avec puissent continuer à en profiter aussi longtemps que possible. Une certaine société basée à Redmond s'est faite quelque milliards, grâce à ses solutions (sic) de vidéoconférence et d'infonuagique. Je pense que les entités qui ont poussé à ce que les formules des vaccins restent secrètes, ont commis ni plus ni moins qu'un crime contre l'humanité ; l'histoire dira qu'une de ces entités aurait vaguement des liens avec cette société de Redmond, mais tout ceci n'est que spéculations et raccourcis faciles. Ploum a une analyse qui ne me semble pas trop à côté de la plaque sur ce sujet.

La crise covid, c'est :

• des millions de morts des suites de la maladie ;
• des pays entiers qui se sont fermés à tout échange de personnes, souvent avec des quarantaines régionales, et des lois d'exception diverses et variées, parfois pas très bien justifiées ;
• des dizaines de millions de personnes ayant perdu leurs moyens de subsistance pour des raisons économiques, dont beaucoup de mes collègues ;
• des milliards de personnes assignées à résidence pendant des mois, et les dégâts sur la santé mentale que cela a pu produire ; je pense que je ne fais pas exception.

Délayer ma vaccination, c'est accepter que toutes ces conneries continuent un peu plus longtemps, et prendre le risque qu'une mutation de trop apparaisse, et renvoie tout le monde, littéralement, à la case départ. C'est sûr qu'en ne me faisant pas vacciner, je ne cours pas le risque d'avoir des problèmes de santé consécutifs à la vaccination. Je pourrais tout aussi bien rester chez moi ; ce que je fais à merveille par ailleurs, certes. Je ne pouvais juste pas décemment ne pas me faire vacciner.

J'ai donc pu me faire vacciner ce jeudi dernier. Je me porte très bien, merci, même si mon épaule m'a fait assez mal pendant à peu près quarante-huit heures. Si je dois en décéder, alors qu'à cela ne tienne, il faudra bien que je décède un jour ; c'est la seconde loi de la thermodynamique qui l'a dit. Le truc qui continue de me rendre malade est le papier qui justifie que je suis en cours de vaccination : je suis très inquiet de comment ça peut évoluer pour les personnes qui ne sont pas en situation de pouvoir se faire vacciner.

Je suis également officiellement devenu Développeur Debian au cours de la semaine, le mercredi très précisément, après avoir fortement contribué pendant la crise covid, notamment au mélange exclusif Debian Med, depuis le Biohackathon d'avril 2020, projet sans lequel je serais probablement toujours un simple utilisateur du système. En tant que tel, c'est une coïncidence que les deux évènements soient arrivés quasiment en même temps, mais une coïncidence quand même sacrément symbolique. S'il devait y avoir un danger mortel qui me menace aujourd'hui, je pense que ce serait celui de prendre la grosse tête. Mon objectif principal reste inchangé depuis que je suis Mainteneur Debian : pouvoir dormir la conscience tranquille.

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