error:

Palaiseau, le mercredi 16 décembre 2020

S'il y a un motif qui marche drôlement bien pour identifier des sources d'erreur au milieux de mégaoctets binaires de journaux de compilation, c'est bien « error: ». L'idée de la manœuvre, en partant du début du fichier, est de trouver la première occurrence, qui en général va indiquer le symptôme primaire. Il peut y avoir des milliers d'erreurs supplémentaires dans la suite, mais bien souvent, ce sont des conséquences de cette première erreur. C'est d'une aide inestimable lors du débugage de paquets particulièrement sensibles aux moindres variations.

Je termine doucement de travailler sur le paquet vg. Ce programme est spécialement modifié pour faire appel à bibliothèque SIMDe. Cet outil permet de rendre du code spécialement optimisé pour certaines extensions SIMD des CPU x86_64 en code compatible avec des CPU x86_64 et Aarch64 génériques. J'ai eu brièvement espoir que la nouvelle version de vg résolve les problèmes consignés dans #976511, et la compilation ne présente plus d'erreur, mais la base de test unitaire ne passe pas bien. Il s'y produit presque une soixantaine d'échecs, ça fait beaucoup. La variante AVX simple du programme avait également une erreur; je l'ai désactivé. La variante SSE4.1 reste disponible pour les CPU compatible AVX simples mais pas AVX2.

Sur un autre registre, il y a un fort risque que l'architecture i386 ne soit pas retenue dans l'ensemble des ports officiels pour Debian 11. J'ai mis à jour mon ordinateur portable, qui a un Intel Atom N2600 toujours en 32 bits, en Debian Testing ; la procédure n'était pas complètement évidente. Je laisse ici une astuce peu connue mais qui peut se révéler utile lors des mises à jour majeures de systèmes d'exploitation. Les noms de paquets auxquels on accole le suffixe « - » seront exclus de la procédure d'installation, et même désinstallés s'ils sont déjà présents dans le système. Admettons que foo dépende de bar1 ou bar2, il est possible d'empêcher l'installation de bar1, sous entendu au profit de bar2 avec la commande suivante :

$ sudo apt install foo bar1-

Il y a une différence subtile avec une installation explicite de foo2 : foo2 reste marqué comme installé automatiquement, et sera donc candidat pour autoremove le jour où foo sera désinstallé, ce qui aide grandement à faire le ménage dans la partition système. Avec ce mécanisme, il est possible d'installer, de désinstaller, et de mettre à jour tout un ensemble de paquets en une seule commande apt. C'est pratique pour forcer la main à la résolution de dépendances dans certaines situations épineuses, ou quand la bande passante ou la place disque sont limités. Et le plus intéressant, c'est que ça marche aussi avec --fix-broken, en cas de panne pendant l'exécution d'apt.

Bref tout ça pour dire que je me demande si je ne devrais pas considérer de me porter volontaire pour la vérification du bon fonctionnement et la maintenance de la branche i386 de Debian ; pour le moment :

• Adrian Bunk est un peu tout seul sur le coup ;
• il existe au moins une association, Emmaübuntus, qui remet en état des machines usagées, et utilise les images Debian i386, au moins depuis qu'Ubuntu a abandonné le maintient du port ;
• j'ai une machine i386 encore en état de marche, même si elle me sert essentiellement de réveil matin.

Je n'ai pas l'impression d'avoir eu une grosse implication dans la maintenance des ports jusqu'à maintenant, alors même que j'ai manifesté de l'intérêt pour les ports dans ma biographie, publiée sur nm.debian.org. Je crois qu'il serait temps que je me manifeste, j'en toucherais peut-être deux mots demain, en vidéoconférence.

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