Salut et Fraternité, Citoyen Journal,
Le mois de septembre s'avère plus dense que le mois d'août, entraînant une sensation de délaissement du site web. Et pourtant ce n'est que le dixième jour du mois, avec déjà une entrée le premier. Août par comparaison comptait déjà quatre articles du 2 au 7, et un mercredi c'est musique est manquant. Mais qu'importe !
Après discussion ce matin avec le gardien de l'immeuble sur la manière de se saluer à la Révolution, mes quelques recherches m'ont conduit sur un article des Clionautes au sujet de l'Histoire de la politesse de 1789 à nos jour, de Frédéric Rouvillois, commenté par Isabelle Debilly, d'une part, et sur la formule de salutations Salut et Fraternité d'autre part.
Le livre, pour commencer, ne figure pas, encore, parmi mes lectures, mais semble intéressant. Curieusement, la politesse, en fonction de l'angle avec lequel l'observer, peut figurer comme une manière de savoir-vivre ensemble à fin de se prémunir de toute dissensions et incivilités, comme une sorte de self-médiation préventive. À l'inverse, ce peut-être perçu comme une manière de distinguer, voir de discriminer, le brave bourgeois propre sur lui de la plèbe mal éduquée, ou bien la femme de l'homme, sans parler de toutes les nuances existantes entre les deux et passées sous silence. Tout dépend de la situation d'application, probablement, et mériterait peut-être un peu plus de développement que ces quelques lignes.
Une recherche searx annexe au sujet du caractère sexiste de la galanterie montre que les conclusions ne sont pas forcément toujours évidentes dans la littérature française du web. Personnellement, cette sombre histoire de tenir la porte n'est pas un problème : que ce soit pour une madame ou un monsieur, ce n'est pas dans mes habitudes de la leur claquer au nez.
Un petit marquis, accourant, les mains tendues : > Si tu savais, mon cher… Cyrano : > Si tu ?… Tu ?… Qu’est-ce donc qu’ensemble nous gardâmes ? -- Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Acte II, Scène VII
Pour en revenir aux formules de salutations en usage lors de la Révolution, manifestement, le Salut et Fraternité employé en introduction de cette entrée de journal avait fait son trou à la Convention dès 1793. La question du gardien, cependant, portait sur l'année 1789 même. Est-ce que cette formule était déjà employée par certains à ce moment là ? Bonne question, une de plus, qui restera probablement sans réponse.
Une dernière question avant de refermer ce journal : est-ce que le vocabulaire fraternel devrait être l'apanage des libres penseurs, pour reprendre la locution quasiment neutre du Wiktionnaire ? Les notions de fraternité ont pourtant des racines religieuses, ou dans les diverses confréries, parfois en tant que société secrète, ou juste en tant que bande de copains. Qui plus est, le troisième terme de la devise française commençant par Liberté, Égalité, probablement le plus discret des trois, n'est autre que Fraternité.
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