Jeudi 18 avril 2019

Cher Journal,

En ce jeudi Saint, car c'est la veille du vendredi, le Guru rapporte que pour la toute première fois, des scientifiques rétablissent des fonctions cellulaires de cerveaux morts. Mais nuançons le propos ; l'idée de départ était de tester une méthode pour maintenir un cerveau en état de fonctionnement le plus longtemps possible en situation critique, notamment pour traiter les conséquences d'une crise cardiaque. L'objectif à terme étant que les personnes subissant de tels traumatismes en ressortent aussi bon état que possible.

D'après l'article de l'Institut Américain de la Santé, ou NIH :

The results suggest that delivering protective agents to the brain through its dense network of blood vessels may hold potential for improving survival and reducing neurological deficits after trauma.

L'objectif de la manœuvre n'était pas de ressusciter le reste de l'animal mort. Bien au contraire, la réalisation d'un tel exploit aurait nécessité l'application d'un protocole afin de lui éviter de prendre conscience en son état de simple cervau. L'idée n'était que de vérifier si le procédé donnait des résultats probants, ce qui a été vérifié par ailleurs.

D'après le Guru :

Il est important de noter que l’équipe n’a pas observé le type d’activité cérébrale globale qui constituerait une conscience ou une prise de conscience, mais les chercheurs se sont préparés à cette possibilité.

Selon les chercheurs :

Dans l’éventualité où cela se produirait, nous étions prêts à mettre en œuvre rapidement des contre-mesures, y compris, mais sans s’y limiter, la réduction de la température du cerveau afin de diminuer l’activité métabolique, et/ou l’administration d’agents anesthésiques généraux.

D'après l'article de l'Université de Yale :

“At no point did we observe the kind of organized electrical activity associated with perception, awareness, or consciousness,” said co-first author Zvonimir Vrselja, associate research scientist in neuroscience. “Clinically defined, this is not a living brain, but it is a cellularly active brain.”

Ces travaux peuvent légitimement faire peur, et sont à juste titre manifestement très encadrés d'un point de vue éthique, voir moral pour ceux pour qui le terme éthique est considéré comme du novlangue. Néanmoins, ces recherches sont également cruciale pour le traitement des maladies liées, directement ou indirectement, au cerveau.

Me concernant, la perspective d'un réveil, d'une prise de conscience, en tant que cerveau seul, est des plus déstabilisantes. Mais bon, heureusement, le réveil des morts, les zombis, tout ça, ce n'est pas pour demain. Au pire ce sera l'avant veille. Le peu de caractère carnivore me restant vient également d'en prendre un sacré coup, assez curieusement ; mais ce ne sera probablement que très temporaire.

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